Ma photographie

"Le photographe a l'immense privilège d'être constamment à la recherche du beau".

Cette phrase est de moi. Enfin, je crois : je l'ai inventée et je ne l'ai jamais lue autre part pour le moment. 

En réalité, cette phrase est fausse. Chercher (et trouver) le beau est à la portée d'absolument tout le monde : nul besoin d'une quelconque compétence particulière. Et croyez-moi, notre planète en est remplie. En quantité inépuisable, de surcroît. 

Cela fait maintenant une décennie que je capture systématiquement, presque maladivement, tout ce que mes yeux et mon cerveau trouvent de beau grâce à une machine que l'on nomme "appareil photographique". 

 Les raisons qui me poussent à faire cela sont multiples : le besoin de partager avec le plus grand nombre de personnes toute cette beauté qui nous entoure et l'effet que son observation a eu sur moi ; la volonté d'immortaliser un instant qui, par sa nature éphémère, sera voué à ne devenir plus qu'un souvenir dès l'instant suivant ; l'envie de créer des images chatoyantes et agréables à regarder dont le simple visionnage donne envie de sourire et d'être bien, telles du sucre pour le cerveau.

Mon "appareil photographique" a évolué au cours du temps. Il est constitué d'un boîtier, d'objectifs, et parfois de filtres. Auparavant plein-format, mon boîtier est depuis 2021 un appareil moyen-format numérique. Mes objectifs sont tous (sauf deux) des focales fixes, c'est-à-dire dénués de bague de zoom : il faut donc soit se déplacer pour zoomer, soit changer d'objectif. Cette contrainte me force à être pointilleux sur mon choix du point de vue et de ma composition photographique. L'avantage de tels objectifs est que leur qualité d'image est excellente et que leur grande ouverture procure de magnifiques flous d'arrière plan. La majorité de mes objectifs ont entre 20 et 50 ans. Ils ont chacun leur charme, leur signature, leurs qualités qui les rendent uniques. Le plus ancien a été construit en 1966 ; le plus lourd pèse près de 6 kg. Pour chaque cliché, la mise au point ainsi que la sélection des paramètres d'ouverture, de temps d'exposition et de sensibilité ISO est réalisée manuellement. De mon point de vue, cette contrainte apparente est en réalité un bénéfice car elle me permet d'explorer des manières insoupçonnées de photographier.

Lorsque je vais quelque part, je prends mon sac à dos spécialement conçu pour la photographie, avec 10 à 15 kg de matériel (principalement des objectifs et parfois un trépied). Ainsi, je peux me déplacer à pied et ce matériel me permet d'immortaliser à peu près tout type de beauté que Dame Nature met sur mon chemin. 

Je ne suis pas attiré par l'utilisation de l'intelligence artificielle : d'abord car la nature a une imagination bien plus débordante que la mienne, et ensuite car je préfère passer du temps dehors plutôt que devant mon ordinateur.
En outre, je fais le minimum de retouches numériques.

J'espère que le résultat de cette moisson permanente de beauté naturelle vous régalera autant qu'elle m'a régalé, et vous remplira d'un sentiment de joie autant que cela a été le cas pour moi.

Allez, soyons fous : j'ambitionne même de vous donner envie, à votre tour, de chercher le beau.

Là où il se trouve, et lorsqu'il s'y trouve. C'est-à-dire partout et tout le temps.

Ce serait alors ma plus belle récompense.

Bon émerveillement,

Armand Patoir Photographe